C’est
au cours de la seconde guerre mondiale que le nationalisme
algérien prit vraiment son essor.
Les manifestations des 1er et 8 mai 1945 déclenchées
pour protester contre la déportation de Messali Hadj
au Congo français tournèrent à l’émeute
de la faim à Sétif et à Guelma.
Une centaine d’européens furent massacrés
dans le nord Constantinois.
Les troupes françaises et les milices des colons réprimèrent
avec violence ces troubles :
1500 morts pour les autorités coloniales – 35000
morts pour le P.P.A ( Parti du peuple algérien ) de
MESSALI HADJ .
Cette tentative manquée d’insurrection nationale
explique pour l’essentiel le climat de la décennie
1945 –1954.
Les nationalistes se promirent de faire appel de leur échec
et songèrent essentiellement à reprendre le
combat pour recouvrer leur dignité et l’indépendance
de leur patrie…
Dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre 1954, explosions,
incendies, attaques de postes de police sont signalés
en différents points du territoire algérien,
tous revendiqués par le FLN.
La
guerre commence en Algérie
Pierre Mendès France et François Mitterrand
pensent pouvoir mâter sans difficulté une rébellion
très minoritaire. Des renforts militaires sont envoyés
le 1er décembre1954.
Le 3 avril 1955 Edgar Faure promulgue l’état
d’urgence en Algérie. La censure est établie
mais officiellement on ne parle encore que « d’évènements
» . Jusqu’alors l’insurrection ne mobilise
que quelques centaines de militants tenant le maquis dans
l’Aurès et la Kabylie.
Or le 20 août 1955 des milliers de paysans algériens
se soulèvent et se lancent à l’assaut
des villes du nord Constantinois…
Ce jour là s’achève la « drôle
de guerre ».
Le
conflit prend son vrai visage…
Personne
n’a oublié les massacres perpétrés
en mai 1945 par l’armée française pour
réprimer les émeutes de la faim à Sétif
et à Guelma, le bombardement des populations avait
fait des milliers de victimes.
Dix ans plus tard, c’est le même engrenage de
violence et de répression aveugle qui se met en marche…
Le bilan des émeutes est de 123 morts «dont 71
européens». L’armée appuyée
par des milices privées d’européens riposte
avec une rare violence. Officiellement la répression
fera 1273 morts, en fait beaucoup plus. Ainsi prend fin le
mythe des opérations de maintien de l’ordre en
Algérie.
Sans le dire la France entre en guerre et rappelle 60000 réservistes…
Les décrets de mars et d’avril1956 permettront
une action militaire renforcée et l’envoi en
Algérie des appelés…
Les « pouvoirs spéciaux » votés
massivement par le parlement constituent bien le tournant
d’une guerre que la France décide d’engager
totalement.
Dès juillet 1956 Les effectifs de l’armée
stationnés en permanence sur le sol algérien
sont portés à 400 000 hommes et ce sont désormais
des appelés qui partent pour un service militaire de
27 mois de l’autre côté de la méditerranée…
Le 20 août 1956, les nationalistes algériens
s’organisent lors d’un congrès tenu dans
la vallée de Soummam… Pour s’assurer la
conduite du mouvement vers l’indépendance le
FLN éliminera toutes les organisations politiques rivales.
Les conflits algéro-algériens seront alors d’une
grande âpreté :
Massacre par une unité de l’ALN de 374 habitants
du village de MELOUZA le 28 mai 1957.
Ordre donné, toujours au printemps 1957, aux responsables
des wilayas de brûler tous les villages qui ont demandé
la protection de la France, et d’abattre tous les hommes
âgés de plus de 20ans qui y habitent.
Purges
sanglantes à l’intérieur du FLN-ALN ou
l’obsession des infiltrations et la traque des traîtres
sont obsédantes
Morts de centaines de combattants, victimes d’une vigilance
qui dégénère en suspicion aveugle.
Ce congrès de la Soummam décide également
d’étendre aux villes l’insurrection qui
jusqu’à ce moment touchait essentiellement les
campagnes.
Le 30 septembre 1956 en fin d’après midi, des
bombes éclatent dans deux cafés du centre ville
d’Alger faisant 4 morts et 52 blessés parmi lesquels
plusieurs enfants qu’il faut amputer.
La guerre est entrée dans un engrenage de terreur dont
elle ne sortira plus…
Au
début de l’année 1957 commence la terrible
bataille d’ALGER
Le 7 janvier les pouvoirs de police sur la ville d’ALGER
sont confiés au général MASSU
et à la 10ème division parachutiste. Le 28 janvier
ils brisent la grève générale décidée
par le FLN.
En janvier et février des bombes explosent dans les
stades d’ALGER et dans les cafés de la ville.
L’armée utilise alors « les grands moyens
» en particulier les interrogatoires renforcés
c’est à dire la torture.
Pour protester contre ces pratiques le général
PARIS de BOLLARDIERE demande le 28 mars 1957 à être
relevé de ses fonctions. D’autres bombes éclateront
en juin. Mais employée comme procédé
ordinaire de «pacification» la torture est bien
la grande affaire de la bataille d’ALGER.
Elle déchirera : l’opinion, l’église,
les familles, les partis et aggravera la crise de la 4ème
république.
Le 1er juin 1958 le gouvernement du général
DE GAULLE est investi par l’assemblée nationale.
DE GAULLE se rend à Alger dès le 4 juin et lance
le fameux "je vous ai compris".
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